Oleg Sentsov, et maintenant ?
Alors que la situation d’Oleg Sentsov est de plus en plus alarmante, la Scam réaffirme son soutien au cinéaste ukrainien et son engagement pour la liberté d’expression et les droits des auteurs partout dans le monde, autant de démarches fondamentales pour notre société d’auteurs et d’autrices.
À l’initiative de Delphine Noels, membre du Comité belge de la SACD et de Paola Stévenne, présidente du Comité belge de la Scam, un appel du cinéma belge pour la libération d'Oleg Sentsov a été publié cet été, une pétition a été mise en ligne et un courrier a été envoyé à la Ministre de la Culture Alda Greoli lui demandant d’œuvrer pour la libération du cinéaste et de soutenir son combat pour la libération des prisonniers politiques. Celle-ci s’est engagée à intervenir en sa faveur lors de ses éventuels échanges avec ses homologues russes.
Dans le monde entier, de nombreux artistes, intellectuels et personnalités publiques le soutiennent, parmi lesquels les frères Dardenne, Benoît Dervaux, Ken Loach, Mike Leigh, Pedro Almodovar, Wim Wenders, Arnaud Desplechin, Bertrand Tavernier, Frederick Wiseman, Krzysztof Warlikowski, le philosophe slovène Slavoj Zizek, la sociologue Eva Ellouz, Annie Ernaux, Russel Banks, Christiane Taubira... et plusieurs membres du Conseil d’administration de la Scam à Paris, dont la Présidente Julie Bertuccelli.
Aujourd’hui, alors que la situation d’Oleg Stentov va s’aggravant, notre mobilisation continue.
Oleg Sentsov, cinéaste et activiste
Oleg Sentsov est le réalisateur de plusieurs courts-métrages et du long Gamer (2011), qui raconte l’histoire d’un jeune joueur compulsif ; un film remarqué dans plusieurs festivals internationaux.
L’auteur s’est par ailleurs distingué comme activiste pendant la contestation d’Euromaïdan (le mouvement qui a précipité la fuite du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovytch) à Kiev. Au moment de la crise de Crimée, il livre des provisions aux militaires ukrainiens et contribue à leur exfiltration de la péninsule, tout en informant activement les journalistes étrangers jusqu’à son arrestation en 2014 par les services secrets russes.
Sa condamnation pour « terrorisme » et « trafic d’armes » à 20 ans de réclusion au terme d’un procès qualifié de « stalinien » par Amnesty International est « la plus longue peine prononcée à l’encontre d’un cinéaste sur le territoire de l’ancienne Union soviétique », note l’historien du cinéma ukrainien Lubomir Hosejko.
Le 14 mai 2018, Oleg Sentsov entame une grève de la faim pour demander la libération de tous les « prisonniers politiques » ukrainiens détenus en Russie, qu’il abandonne 5 octobre dernier, après 145 jours de combat. « Je suis forcé de mettre un terme à ma grève de la faim » explique t-il dans une lettre remise à la presse, car « en raison de mon état de santé critique [...], il était prévu prochainement de me nourrir de force ». L’administration pénitentiaire russe a affirmé dans un communiqué publié le 16 octobre que son état de santé « ne s’est pas détérioré », selon d’autres sources en revanche la longue période de privations qu’il a subie met gravement sa santé en danger.
« Je suis reconnaissant à tous ceux qui m'ont soutenu et demande pardon à ceux que je laisse tomber », conclut-il.
Concrètement, que faire aujourd’hui pour le soutenir ?
. signer la pétition
. télécharger l’illustration en haut à droite et vous prendre en photo avec, puis partager la photo sur les réseaux sociaux et l’envoyer à Christophe Ruggia (@Kristof_Ruggia -
. tweeter en français ou en anglais en utilisant les hashtags #freesentsov et/ou #saveolegsentsov
. voir et partager les vidéos de soutien et les témoignages de solidarité du compte officiel Free Sentsov sur YouTube
. suivre et partager la page facebook de Christophe Ruggia
. si vous êtes à paris le 24 octobre, assister à la soirée d'information et de mobilisation proposée à la Bibliothèque du Centre Pompidou avec la Cinémathèque documentaire