Enjeux du secteur des Lettres et du livre : IA et transformations économiques
Alors que la filière des Lettres et du livre attend avec espoir l’annonce du lancement d’une nouvelle politique portée par la Ministre-Présidente et Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Élisabeth Degryse, les fédérations professionnelles et autres acteur·ices concerné·es avancent déjà sur les dossiers majeurs tels que l'Intelligence Artificielle et le modèle économique du secteur. Ces dossiers impactent directement le devenir des auteurs, autrices, éditeurs, libraires, bibliothécaires et les organismes publics communautaires (SGLL, WBI…), fédéraux (Archives du Royaume), régionaux (hub.brussels ou KiKK- Digital Wallonia) ou sectoriels (Reprobel et Auvibel).
Création de groupes de travail
Ainsi, dans le cadre des réflexions structurées entreprises par la Chambre de concertation, sous la conduite de Benoît Dubois (ADEB), un groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises pour mieux identifier les évolutions des modèles d’économiques des différents acteurs et actrices et déterminer les moyens de les aider au mieux dans leurs stratégies.
Un autre groupe de travail, animé par Frédéric Young (La Scam), aborde le dossier complexe de l’apparition et des impacts des outils et services d’Intelligence Artificielle avec pour objectif, là aussi, d’aider concrètement les acteurs et actrices des Lettres et du livre confrontées à un nouveau changement technologique majeur.
Le groupe travaillera ce jeudi 7 novembre à l’élaboration d’une charte éthique pour le secteur de l’édition littéraire au sens large.
Cette charte pourrait être la première à être élaborée et à être proposée aux acteurs et actrices professionnel·les dans l’espace francophone et à préciser les valeurs qu’ensemble ils et elles souhaitent promouvoir tout en participant aux évolutions de nos sociétés et de notre secteur pour continuer de créer, éditer et proposer aux publics des œuvres diversifiées de qualité.
Prendre en compte les réalités et les risques socio-économiques que vivront les professionnel·les, adapter les outils et aides publiques, préciser le cadre légal et réglementaire sont des moyens concrets de ne pas subir passivement le changement.
Le projet de charte soumis à la réflexion ce jeudi commence de cette manière :
« Nous partons du principe que les outils et services dits d’IA peuvent apporter une valeur ajoutée à nos activités, mais qu’ils comportent également des risques.
En tant qu’acteurs et actrices responsables du secteur, il est de notre devoir d’atténuer ces risques et de veiller à toujours respecter les droits humains et notamment l’article 27 de la DUH, l’intégrité du processus démocratique et l’État de droit.
Ces valeurs cardinales sont fondamentales pour garantir notre démocratie sans laquelle la création artistique et culturelle serait nécessairement menacée. »
Le respect des lois, règlements et des droits des publics ainsi que leur sécurité seront également abordés par la charte, en référence notamment aux grands cadres que sont les objectifs du développement durable de l’ONU, la convention pour la protection de la diversité culturelle, la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, la directive droits d’auteur de 2019 ou encore l’IA Act.
N’hésitez pas à vous joindre à cette réflexion qui sera certainement élargie aux autres secteurs de la création artistique et de la diffusion culturelle, car tous sont à l’évidence impactés.
Pour aller plus loin
. Lire notre article sur la mobilisation des auteurices du Comité pour une nouvelle politique des Lettres et du livre