Sur Internet, 80% des revenus publicitaires sont captés par les plateformes. Jamais les œuvres artistiques n’ont été autant mises en ligne, copiées, exploitées, consommées – alors que de nombreux artistes vivent dans la précarité. Une étude du GESAC met en évidence ces mécanismes et propose des pistes pour revaloriser la rémunération des artistes et créateurs.
Une étude récemment publiée par le GESAC (le Groupement européen des sociétés d’auteurs et de compositeurs, dont fait partie la Scam) examine le phénomène du «transfert de valeur». Elle montre comment les plateformes en ligne captent les revenus générés grâce à l’attractivité des biens culturels. Les créateurs des œuvres ne bénéficient guère de ces revenus. C’est désormais la prestation de l’intermédiaire en ligne qui est économiquement récompensée alors que la personne qui a créé le contenu recherché n’obtient pratiquement plus rien.
Comment se produit le transfert de valeur ? Se basant sur des données publiques, l’étude mesure la contribution des biens culturels à la création de valeur dans l’économie numérique: les biens culturels participent directement, à raison de 23%, aux revenus des plateformes en ligne en Europe, estimés à 22 milliards d’euros pour l’année 2014.
Les acteurs culturels dont le GESAC exigent la suppression du privilège des hébergeurs, et appellent à la révision de leur statut juridique quant à leur responsabilité en matière de droit d’auteur.
Une synthèse éclairante de cette étude est à lire sur le site de la SSA, la Société Suisse des Auteurs.