Lisez-vous le belge Michel Torrekens ?
Dans le cadre de l'opération Lisez-vous le belge, la Scam a eu envie d'explorer les liens que les auteurs et autrices entretiennent avec la littérature belge francophone. Nous avons donc invité nos 9 boursier·ères actuellement en résidence d’écriture à Passa Porta à partager leurs coups de cœur à travers un mini questionnaire.
Merci à Michel Torrekens de se prêter au jeu de notre interview.
Quel est son héros littéraire belge favori ? Son lieu belge préféré pour écrire ? Avec quel auteur ou autrice souhaiterait-il collaborer ? Quel livre transmettrait-il aux générations futures ?
Réponses ci-dessous !
Si vous deviez définir la littérature belge en un mot, quel serait-il ?
La flamboyance. Il y a dans la littérature belge que j’aime une flamboyance narrative et lexicale, qui tient du télescopage et du brassage des cultures.
Qui est votre héros littéraire belge préféré ?
Paul Sanchotte, le personnage du roman Les Bons offices, de Pierre Mertens. Son nom est déjà tout un programme. Ce roman m’a aussi fait découvrir la littérature belge que je suis avec passion depuis. Publié en 1974, ce roman polyptique est d’une terrible actualité puisqu’il y est question de ce pays dévasté : la Palestine. Mais y sont aussi abordés la mort des Rosenberg, le génocide biafrais, le martyre de Lumumba, la catastrophe de Marcinelle… autant d’étapes dans un monde à bout de souffle. Paul Sanchote, monsieur bons-offices, est un globe-trotter qui se bat pour recoller les morceaux. Simultanément, sa vie privée vole en éclats, dans un étonnant télescopage des fragmentations du monde et de sa vie. L’écriture est d’ailleurs le reflet de ces fragmentations. Ce personnage me touche dans ce mélange de volonté et de relative impuissance.
Quel est votre lieu belge préféré pour écrire ?
Les trains. Navetteur, je trouve que les trains restent la plus grande salle de lecture, sont des lieux inspirants et nous emportent dans un mouvement stimulant pour l’écriture à travers le défilement des paysages.
Avec quel·le auteur ou autrice belge voudriez-vous collaborer ?
Oh, la question inattendue ! La réponse est compliquée. Je collabore déjà avec certains écrivains. Je serais tenté de mentionner des auteurs et autrices que je n’ai pas l’occasion de côtoyer et je ne peux me décider pour un·e seul·e d’entre eux et elles. Alors, allons-y, au vogelpik (j’aime ce mot) : Geneviève Damas, Amélie Nothomb, Jean-Philippe Toussaint, Thomas Gunzig, etc.
Quel livre belge transmettriez-vous aux générations futures ?
La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs, de Charles De Coster.
Lisez-vous le belge
Du 1er au 30 novembre 2024, la diversité du livre belge francophone est célébrée à travers la grande opération de promotion Lisez-vous le belge ?
L’objectif ? Faire (re)découvrir au grand public, toutes générations confondues, un panel varié de genres littéraires : du roman à la poésie, de l’essai à la bande dessinée, des albums jeunesse au théâtre.
Lisez-vous le belge ?, c’est :
- une campagne interprofessionnelle coordonnée par le PILEn inaugurée en 2020 dans le cadre des mesures de soutien à la chaîne du livre mises en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles suite à la pandémie.
- une fête de 4 semaines pendant laquelle tout le secteur du livre belge s’unit pour visibiliser ses forces vives : une multitude d'auteurs et d'autrices, des maisons d’édition, des librairies, des bibliothèques, ceux et celles qui travaillent dans la médiation du livre (foires, salons, bookstagram, etc.).
- le hashtag #lisezvouslebelge dont chaque lecteur et lectrice peut s’emparer
- une programmation riche et variée, avec des interviews, des rencontres, des sélections de titres, des conférences, des concours, des événements en librairie, bibliothèque & lieux culturels de Wallonie et de Bruxelles, et bien d'autres initiatives.
Pour aller plus loin
. Retrouvez l'agenda de la campagne 2024 en librairie, dans les bibliothèques et dans d’autres lieux culturels ici
. Découvrez également les interviews de Caroline Masse, Laure-Anne Gentges, Pascal Leclercq et Julie Lombe